Dunia Hotel

Aziz Ouattara : « Offrir un futur à des jeunes »

Un hôtel de standing sur un site appartenant à la Croix-Rouge burkinabè, voilà qui n’est pas franchement courant. C’est pourtant le cas du Dunia Hôtel de Loumbila géré par le groupe Azalaï. La firme malienne, leader du monde hôtelier en Afrique de l’Ouest, a décidé de relever le défi d’allier développement économique et responsabilité sociale aux portes de Ouagadougou. Visite virtuelle de ce lieu unique avec Aziz Ouattara, commercial de l’établissement.

Scribouille : Aziz Ouattara, question simple pour une réponse forcément compliquée, qu’a de particulier le Dunia Hôtel ?

Aziz Ouattara (A. O.) : Ce que le Dunia a d’atypique ? Je pourrais passer la journée à vous expliquer combien celui-ci est spécial. Tout d’abord, sa localisation géographique, hors de la capitale. Même si Loumbila se fait peu à peu phagocyter par Ouagadougou, la destination reste exotique. Même pour des locaux en quête de détente ou de loisir. Pour autant, sa proximité avec la capitale permet à certaines entreprises, associations ou organisations de prendre du recul pour organiser des événements. On ne fera pas de petite réunion au Dunia Hôtel, en revanche, c’est parfait pour tout ce qu’on appelle le renforcement d’équipe (ou « t eam building ») car il y a ici des commodités et des facilités que l’on ne trouvera pas ailleurs dans le centre-ville.

Scribouille : Très honnêtement, lorsque l’on vous a parlé d’un hôtel organisé autour de conteneurs maritimes dans un coin un peu reculé appartenant à la Croix-Rouge, quel a été votre sentiment ?

A. O. : J’étais en poste à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et j’était ravi d’avoir la chance de retrouver mon pays ainsi que ma famille et mes amis, c’est certain. Toutefois, je dois reconnaître que les premier temps, j’avais quelques a priori. En découvrant les lieux, ce fut tout simplement un choc ! Je suis passé d’un extrême à un autre car j’ai découvert quelque chose de parfait, d’exaltant. Pour le coup, je n’ai pas été déçu.

Scribouille : Vous pouvez préciser ce qui vous a autant séduit ?

A. O. : Ces conteneurs, c’est très atypique. Surtout en Afrique. De l’extérieur, vous voyez un conteneur mais lorsque vous rentrez c’est aussi nickel qu’une clinique indienne (rires) ! Plus sérieusement, le design intérieur des chambres est vraiment recherché. Les gens en repartent émerveillés. Vous avez tout ce qui faut pour être véritablement à l’aise alors que l’on pourrait penser le contraire au premier coup d’oeil. Et puis, il y ces pavillons qui viennent compléter la résidence hôtelière sur quasiment sept hectares. Tout cet espace, cela change des grands buildings que l’on trouve en ville. Ici, on respire avec un parcours de sport extérieur, un terrain de foot, une piscine aux dimensions semi-olympiques qui – dans l’absolu – nous autorise même à organiser des compétitions ! C’est tout simplement topissime.

Scribouille : Une autre particularité du Dunia Hôtel, c’est la préoccupation environnementale. Pourvez-vous nous en dire quelques mots ?

A. O. : Oui, en terme de construction, il y a déjà eu cette préoccupation de faire appel à des matériaux locaux autant que possible. Et puis surtout il y a cette quasi indépendance, cette autonomie au niveau de la gestion des sources d’énergie. Nous avons une centrale voltaïque et produisons notre propre électricité basée sur le solaire. Il y a une véritable politique environnementale avec un système de recyclage des déchets ou des eaux usées. Ces dernières permettent d’arroser et d’entretenir les plantes de notre splendide jardin. Bref, c’est un hôtel magnifique dans un cadre paisible avec un personnel très intéressant à côtoyer.

Scribouille : Un mot d’ailleurs sur ce personnel puisque l’une des préoccupations du groupe Azalaï a été de mener une politique de recrutement auprès des communautés locales. Mais le monde de l’hôtellerie réclame des compétences spécifiques qui ne s’improvisent pas. Comment avez-vous procédé en la matière ?

A. O. : Un personnel vraiment qualifié, c’est l’une des marques distinctives du groupe Azalaï, c’est vrai. Or, si l’objectif était bien de recruter des gens de Loumbila, il y avait un vrai manque en matière de compétences. C’est pourquoi le président Mossadeck Bally a tenu à ce qu’une école hôtelière soit lancée ici afin de palier ces lacunes et offrir un futur à des jeunes qui pourront intégrer le Dunia Hôtel mais aussi les autres établissements du groupe Azalaï. Le social fait partie intégrante de notre culture d’entreprise. D’ailleurs, outre la formation, notre politique d’approvisionnement en matières premières, notamment en ce qui concerne la restauration, est tournée vers les producteurs de Loumbila. Tout est fait pour valoriser la commune et fonctionner en bonne entente avec les autorités locales.

Scribouille : Le groupe Azalaï a justement fêté ses 25 ans d’existence en 2019. Alors que toute la sous-région est confrontée à la problématique de l’insécurité, quelles sont les perspectives pour l’entreprise ?

A. O. : Tout d’abord, je tiens à préciser que je n’ai pas la prétention d’être dans le secret de ceux qui décident à la tête de la société (rires). Toutefois, les faits prouvent que le groupe est toujours dans une phase d’extension, de développement. De nouveaux produits vont ouvrir leurs portes en 2020, notamment ici au Burkina. Ainsi, l’ancien hôtel Indépendance de Ouagadougou va renaître de ses cendres. Dakar, Niamey ou encore Douala vont également bénéficier du savoir-faire du groupe Azalaï alors que des prospections sont réalisées dans les pays anglophones tels que le Nigeria ou le Ghana… Azalaï, c’est une vision incarnée et portée par un homme, M. Bally. Ce quart de siècle de parcours a été bien capitalisé avec une implantation dans de nombreux pays. Une telle réussite ne fait que démontrer le sérieux, l’engagement et le professionnalisme de tout un groupe. Vous savez que dans le monde touareg l’Azalaï est la caravane de dromadaires. Et bien cette caravane avance et elle avance bien !

Entretien réalisé par Hervé Pugi

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