Je me départissais de toute fierté en vagabondant dans le kébbé. Que pouvait peser la somme de mes vanités face aux plus humbles des affranchis ? Marcher tête haute, c’était risquer de percuter de plein front la très haute dignité de ces humiliés. Enfin, je cadenassai chacun de mes rêves avant de mettre un pied dans un kébbé. L’espoir est de toute évidence un luxe bien trop coûteux pour de petits miséreux qui semblaient voir en moi un curieux mirage au nez rouge ou un djinn[4] égaré, déposé là par la dernière tempête de sable. Je n’étais en fait qu’une autre chèvre famélique et malodorante caracolant sans but sur les cimes du mont des Immondices. Avec délice. Continuer de lire NKTT